Les premières relations entre les peuples autochtones et les colons européens se sont établies à travers le troc. L’échange de biens matériels permettait aux Européens de s’approvisionner en peaux de castor et autres produits fabriqués par les tribus autochtones, alors que ces dernières se procuraient des produits manufacturés comme des marmites, des miroirs, des têtes de haches et bien d’autres. Parmi ces échanges se trouve aussi l’alcool, souvent sous la forme d’eau-de-vie. Les populations autochtones étant à risque élevé par rapport à l’addiction à l’alcool, l’arrivée de l’eau-de-vie dans leurs communautés a été ponctuée de conséquences négatives : abus commerciaux, dépossession matérielle, violence et décès par excès de consommation en sont les principales.
Le climat rigoureux du Canada va imposer son rythme aux Forges du Saint-Maurice. On tente encore de produire du fer aux Forges pendant les hivers de 1740 à 1743. Après quatre hivers aux coûts de production élevés et aux rendements bas, on prend la décision d’imposer le chômage durant les trois mois les plus froids de l’année. Ainsi, les Forges du Saint-Maurice maintiennent leur production d’avril à décembre et on éteint les fours pour les mois de janvier, février et mars.
La population des Forges était composée d’ouvriers internes, qui vivaient dans le village des Forges, et d’ouvriers externes, qui habitaient le plus souvent dans la forêt et les champs avoisinants. Les ouvriers spécialisés internes habitaient le plus souvent avec leur femme et leurs enfants dans des logis fournis par contrat par la compagnie. Les parents transmettaient leur savoir-faire aux enfants, créant de ce fait une population composée d’une main-d’œuvre spécialisée. Dans une tradition de métier et de transmission du savoir, il n’était pas insolite de voir des enfants à l’ouvrage aux Forges.