Le complexe industriel de la CIP a été construit en 1920. L’ajout de deux machines additionnelles, six ans plus tard, lui confère le statut de plus grande usine à papier journal au monde. Et elle ne se laisse pas dépasser avec le temps! Au début des années 1950, la CIP modernise son usine trifluvienne dans le but d’accroître sa productivité. Les améliorations apportées lui permettent d’atteindre des records de vitesse. Elle devient alors la première usine au monde à opérer une machine à papier produisant plus de 600 mètres à la minute. Cela signifie qu’en 24 heures, on aurait pu fabriquer un rouleau de papier de 864 kilomètres, soit l’équivalent de 3 allers-retours Trois-Rivières / Montréal!
La fumée blanche qui s’échappe des cheminées des usines est en fait de la vapeur d’eau.
À titre de référence, en 1956, à l’usine CIP de La Tuque, les chaudières produisent 15 000 000 livres de vapeur par jour pour alimenter l’usine.
Le procédé chimique consiste en l’ajout d’une liqueur de cuisson qui dégrade et dissout la lignine. Son désavantage est que c’est cette substance qui est responsable de l’odeur nauséabonde que l’on associe souvent aux papeteries.
En 1925, l’usine produit 175 tonnes de pâte chimique par jour.
C’est par cette tour que l’eau entre dans l’usine de filtration. Deux grilles de métal – une située à la base de la tour et l’autre à l’entrée des canalisations de l’usine – empêchent les plus gros débris ou déchets d’entrer.
La tour était aussi un lieu privilégié pour la pêche! Des hommes racontent qu’ils venaient à la fin de leur journée attraper le poisson qui servirait à nourrir la famille au souper.
La station de pompage puise l’eau qui sert à l’ensemble des activités du complexe industriel dans la rivière Saint-Maurice. Chaque minute, entre 20 000 et 25 000 litres d’eau s’engouffrent dans l’usine de filtration permettant de nettoyer l’eau de la rivière avant de l’utiliser pour faire le papier. Le bâtiment est aujourd’hui le musée Boréalis.
La Canadian International Paper de Trois-Rivières comptait 8 machines à papier et une machine à carton.
Dans un article du quotidien Le Nouvelliste de décembre 1925, on apprend que la CIP expédie en Angleterre sa plus forte cargaison de papier à partir du port de la ville de Trois-Rivières, soit 3 500 tonnes de papier journal.
On obtient la pâte en séparant les fibres de cellulose du bois. Celles-ci sont liées ensemble par une substance collante que l’on appelle la lignine. La séparation peut être faite mécaniquement ou chimiquement. Dans le procédé mécanique, les fibres sont broyées sur une meule à l’aide d’un puissant jet d’eau. Cette méthode est plus économique et produit davantage de pâte, mais le papier ainsi fabriqué est de qualité moindre, car cela ne permet pas d’éliminer tous les éléments indésirables.
En 1925, l’usine produit 210 tonnes de pâte mécanique par jour.
Les nombreuses piles de bois permettaient d’alimenter l’usine en bois pour la fabrication de pâte qui devait devenir du papier. Il fallait constamment arroser les piles de bois, non seulement pour conserver le bois humide, mais aussi pour éviter les incendies dans la cour à bois.
On utilisait la rivière Saint-Maurice pour le transport des billes de bois, des forêts de la Mauricie jusqu’aux usines de papier.
Pour suffire à la demande de bois, la CIP emploie, à l’hiver 1940, de 2 500 à 3 000 personnes dans les chantiers de coupe de bois des forêts de La Tuque.