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Saviez-vous que...
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On ne pouvait pas faire flotter tout le bois de pulpe nécessaire vers les usines car les distances étaient trop grandes?  Les forêts en Gaspésie et sur la Côte Nord offraient des perspectives intéressantes. Mais ces régions n’étaient toujours pas desservies par un réseau routier convenable. Alors, il fallait utiliser le fleuve comme une autoroute pour la livraison du bois de pulpe par bateau.

Les bucherons/coupeurs de bois dans les forêts de la Gaspésie et de la Côte-Nord acheminaient le bois coupé vers le quai le plus près situé sur les rives du Saint-Laurent.

Parfois c’était par flottage en utilisant une rivière à proximité, parfois avec l’aide d’un arboriduc, parfois simplement par camion de la forêt vers le quai.

C’étaient principalement des goélettes du Saint-Laurent qui servaient au transport de la pitoune entre les mois d’avril et de novembre.  Les petites goélettes transportaient environ 150 cordes de bois, les plus grosses jusqu’à 250 cordes.

Une goélette du Saint Laurent était un caboteur en bois d’une longueur d’environ 25 à 30 mètres, propulsé par un moteur diesel, qui contenait une cale pour la cargaison et un mat (parfois deux) de charge. Le bois de pulpe, en raison de son poids relativement léger, remplissait toute la cale au complet et on pouvait en mettre sur le pont jusqu’à la hauteur de la cabine de pilotage.

L’équipage était constitué d’environ 4 à 6 personnes qui se remplaçaient jour et nuit. L’été durant les vacances, la famille du capitaine embarquait parfois et tous le monde donnait un coup de main.  Une goélette faisait ainsi vivre 3 ou 4 familles. A cause de la glace, les goélettes ne pouvaient pas naviguer l’hiver.  Donc l’usine de papier devait faire des provisions de bois pour continuer à faire du papier malgré l’hiver. Comme on peut le constater, avant de devenir une feuille de papier, le bois de pulpe devait suivre un réseau complexe de la forêt jusqu’à l’usine.

Au début des années cinquante, certains armateurs ont commencé à utiliser des caboteurs en acier un peu plus gros.  Les bateaux venaient décharger à Beaupré, Québec, Cap de la Madeleine, Port Alfred et Trois-Rivières.  Ensuite, les goélettes et les caboteurs repartaient chercher une nouvelle cargaison de bois de pulpe. Les bateaux plus gros allaient à Montréal pour charger une cargaison variée vers les ports de la Côte-Nord ou de la Gaspésie.  Cette boucle permettait de faire environ 30 à 45 voyages par année, pour chaque bateau.

 

Il y avait plus de 150 goélettes et une vingtaine de caboteurs en acier en opération en 1950. Les dernières goélettes ont cessé leurs opérations en 1977. Il n’en restait alors qu’une dizaine. Les autres avaient été détruites par des accidents maritimes ou abandonnées sur le rivage car trop couteuses à réparer. Les caboteurs en acier ont également disparu, victimes de la concurrence des camions et des trains. Dès que les routes ont été construites, les camions pouvaient transporter plus rapidement le bois qui était autrefois transporté par les caboteurs. Les trains pouvaient aussi transporter plus facilement le papier vers toutes les villes qui en avait besoin, douze mois par année.

Lorsque les bateaux ont cessé d’être utilisés pour le transport de bois, les quais sont devenus déserts et petit à petit, ils ont également disparu, car ils n’étaient plus nécessaires.

Il ne reste plus que trois goélettes. Une à l’Isle-aux-Coudres et deux au Musée maritime de Charlevoix, à Saint-Joseph-de-la-Rive (Les Éboulements). La St-André et la Jean-Yvan sont venues régulièrement à Trois-Rivières au cours de leur vie active.

Saviez-vous que le transport par bateau est plus écologique que la plupart des autres modes de transport?  Un navire transporte autant de marchandises que 301 wagons de train et 963 camions. Avec un litre de carburant pour une tonne de marchandise transportée, un navire parcourt 358 km, le train 225 km et le camion, 41 km

 

 

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